litbaza книги онлайнИсторическая прозаВольтер и его книга о Петре Великом - Евгений Францевич Шмурло

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une Russie rouge, il a cru devoir mettre les deux ensemble.

4. Je suis encore très-étonné qu’on me dise que la ville que vous appelez Kiow au Kioff ne s’appelait point autrefois Kiovie[420]. La Martinière est de mon avis: et si on a détruit des inscriptions grecques, cela n’empêche pas qu’elles n’aient existé.

REMARQUE. Il faut donc adopter[421]toutes les faussetés que des compilateurs étrangers ont écrit sur la Russie, et tout ce qu’on écrira ici pour les reformer, ne servira à rien? Il est évident que cette erreur s’est glissée pour la première fois par une faute d’impression[422]. Personne n’a dit qu’on a détruit des inscriptions grecques à Kio-vie. Celui qui prétend qu’elles ont existé, doit prouver ce fait par des auteurs dignes de foy, puisque on n’en sçait rien en Russie.

5. J’ignore si celui qui transcrivit les mémoires à moi envoyés par vous, monsieur, est un Allemand: il écrit Iwan Wassiliewitsch, et moi j’écris Ivan Basilovitz; cela donne lieu à quelques méprises dans les remarques,

REMARQUE. Il n’importe si le copiste étoit Allemand[423], ou François, ou Russe, pourvu qu’il ait écrit comme on prononce. Le witsch est essentiel dans le russe, il ne doit pas être corrompu. Mr. de Voltaire écrit tantôt Basilovis tantôt Basilide, et c’est pourtant le même nom.

6. Il y en a une bien étrange à propos du quartier de Moscou appelé la Ville Chinoise. L’observateur dit que «ce quartier portait ce nom avant qu’on eût la moindre connaissance des Chinois et de leurs marchandises». J’en appelle à Votre Excellence: comment peut-on appeler quelque chose chinois, sans savoir que la Chine existe? Dirait-on la valeur russe, s’il n’y avait pas une Russie?

REMARQUE. C’est Mr. de Voltaire[424] et non pas l’observateur qui parle d’une ville Chinoise à Moscou. Ce n’est pas à la vérité lui, qui a commis cette erreur le premier, il a suivi d’autres auteurs, mais mal informés, qui trouvant le nom Kitaigorod pour un quartier de la ville de Moscou, ont cru que ce Kitai doit être traduit par Chinois. L’observateur soutient que cette traduction est fausse, et il a prouvé sa thèse par un argument qui est au-dessus de toute contradiction, et par conséquent ne devroit pas passer pour une méprise.

7. Est-il possible qu’on ait pu faire de telles observations? Je serais bien heureux, monsieur, si vos importantes occupations vous avaient permis de jeter les yeux sur ces manuscrits que vous daignez me faire parvenir. L’écrivain prodigue les s, c, k, h allemands.

REMARQUE. On peut répondre[425]: Est-il possible que Mr. de Voltaire n’ait pas mieux compris le sens de l’observateur?

8. La rivière que nous appelons Veronise, nom très-doux à prononcer, est appelée, dans les mémoires, Woronestch; et, dans les observations, on me dit que vous prononcez Voronége: comment voulez-vous que je me reconnaisse au milieu de toutes ces contrariétés? J’écris en français; ne dois-je pas me conformer à la douceur de la prononciation française?

REMARQUE. On ne comprend pas, comment l’orthographe de Veronise soit plus doux dans la prononciation que celui de Voronège, l’un et l’autre ayant le même nombre et la même qualité de voyelles et consonnes. S’il se trouve Woronestch dans les mémoires précédents, c’est la faute de celui qui les a transcrit. En russe on écrit Woronesch et le sch se prononce comme le ge françois.

9. Pourquoi, lorsqu’en suivant exactement vos mémoires, ayant distingué les serfs des évêques et les serfs des couvents, et ayant mis pour les serfs des couvents le nombre de 721.500, ne daigne-t-on pas s’apercevoir qu’on a oublié un zéro en répétant ce nombre à la page 59, et que cette erreur vient uniquement du libraire, qui a mal mis le chiffre en toutes lettres?

REMARQUE. Un zéro de plus ou de moins fait bien de différence dans un calcul. C’est pourquoi on a cru devoir avertir Mr. de Voltaire de cette faute d’impression afin qu’elle puisse être corrigée dans une seconde édition.

10. Pourquoi s’obstine-t-on à renouveler la fable honteuse et barbare du czar Ivan Basilovitz, qui voulut faire, dit-on, clouer le chapeau d’un prétendu ambassadeur d’Angleterre, nommé Bèze, sur la tête de ce pauvre ambassadeur? Par quelle rage ce czar voulait-il que les ambassadeurs orientaux lui parlassent nu-tête? L’observateur ignora-t-il que, dans tout l’Orient, c’est un manque de respect que de se découvrir la tête? Interrogez, monsieur, le ministre d’Angleterre, et il vous certifiera qu’il n’y a jamais eu de Bèze ambassadeur; le premier ambassadeur fut M. de Carlisle.

REMARQUE. Ce n’est pas l’observateur qui a renouvellé la fable du chapeau de l’ambassadeur d’Angleterre. Mr. de Voltaire en a parlé le premier, sans dire que c’est une fable. L’observateur a cru devoir détruire cette fausseté. Il n’a pas fait mention du nom de Bèze dans ses remarques. Il n’a pas parlé d’un ambassadeur oriental, mais d’Angleterre. Il sçait fort bien les coutumes des Orientaux, mais ce n’est pas de quoi il s’agit. Il convient qu’il n’y a pas eu de Bèze ambassadeur. Mais Mr. de Voltaire aura la bonté de croire, qu’il y a eû plusieurs ambassadeurs avant Carlisle, par exemple Antoine Jen [sic] Kinson, Jérôme Bowes, Jérôme Horsey, Giles Fletcher, Tomas Smith, etc. A propos de Fletcher: c’est un nom fort dur pour la prononciation françoise, cependant on ne le change pas.

11. Pourquoi me dit-on qu’au VIesiècle on écrivait à Kiovie sur du papier, lequel n’a été inventé qu’au XIIesiècle?

REMARQUE. Je ne sçai pas qui a dit qu’au VIesiècle on écrivoit[426] à Kiovie sur du papier.

12. L’observation la plus juste que j’aie trouvée est celle qui concerne le patriarche Photius. Il est certain que Photius était mort longtemps avant la princesse Olha; on devait écrire Polyeucte au lieu de Photius: Polyeucte était patriarche de Constantinople au temps de la princesse Olha. C’est une erreur de copiste que j’aurais dû corriger en relisant les feuilles imprimées: je suis coupable de cette inadvertance, que tout homme qui sera de bonne foi rectifiera aisément.

REMARQUE. Il ne faut pas

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