litbaza книги онлайнРазная литератураМарина Цветаева. Письма 1933-1936 - Марина Ивановна Цветаева

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идут с трудом.) Снимаю и — на какое-то мое смутное неуловимое движение к ней: — Oh, non, non! Je n’ose plus y toucher![1818]

(Моё гадание — опускаю)

_____

                               Pour l’Absent

— Comment c’est — son petit nom? — Называю. — Повторяет. — Il y a beaucoup de jeux — car ce n’est pas le m*me jeu — c’est le grand cours des jours.

                            Le grand cours des jours

…Fatigu*, voyag*, souffrant. Des parcours dans des h*pitaux. — Voil* la lettre des grandes surprises! — Il est gu*ri, en ce moment. — Tout s’monde! Tout s’monde! — Il a tr*s souffert, c’est un brave gar*on, un tr*s bon gar*on. Il a eu beaucoup d’argent, *a lui reviendra un peu, il est tr*s intelligent. — Voil* la lettre! — *a le baisse un peu, la maladie, il est tr*s nerveux. Il aime beaucoup une dame (недоуменно и решительно): — il Vous aime beaucoup, et Vous l’avez vu — il y a bien dix mois — il y a dix cartes — ou c’est y dix ans?

Il Vous est cher, il est parent avec Vous. Il avait beaucoup maigri, mais il a un peu repris. Le petit cher — l'as de coeur. Il a tr*s bonne conduite, c’est le bon gar*on. Tr*s.

Il a *t* d*laisse de tout le monde, Vous *tes venue vers lui — il *tait bien en danger — il est hors de danger. Pas de mort — il l’aurait d*sir*e pass* un moment. Non! non! non! Ce n’est pas la mort… Il lui reste encore de beaux jours * vivre.

C'est quelqu’un qui Vous aime, c’est un parent, c’est comme Votre fils. Ne me dites rien, ne me dites rien!

— Voil* la lettre!

(Ce retard, cet homme, cet ami fid*le…)

Je l’ai * c*t* de Vous. Mais c’est lui — le petit valet de coeur! Il y a des *v*nements nouveaux qui Vous mettent pr*s de lui: Vous ne resterez pas dix ans sans vous revoir.

Il y a un autre jeune honune; il est aupr*s de lui? Oh nom d’un gueux![1819]

…Il y a une autre dame qui a pein* pour lui, malade elle-m*me. …grande surprise, grand bonheur…

…Il n’*crit pas, mais c’est parce qu’il est un peu insens* apr*s sa maladie. On ne fait pas ce qu’on veut dans un h*pital. Tr*s nerveux, un peu insens*. Je vois bien une lettre, mais ce n’est pas encore pour demain. C’est peut-*tre pas lui qui Vous *crira, c’est un infirmier.

                              (Большая пауза)

— Vous avez bien tout dit? — Il ne faut pas tout dire. Il y a des choses qu’on doit garder. Il ne faut dire que le trois par trois. Trois par trois. Je Vous en ai d*j* trop dit.

— Alors, Vous avez bien fini? — Bien fini, et ne Vous mettez pas en peine: il gu*rira. — Alors, Vous ne direz plus rien? — Ch*re dame, je Vous en ai dit long.

— Alors, c’est moi qui Vous dirai: il est dans un h*pital, il vient d’*tre op*r*, il ne m’*crit pas, je ne connais pas ses parents … et je n’ose pas trop souvent lui *crire — et je ne sais rien sur lui — et c’est pourquoi je suis venue — Vous demander * Vous — qui savez.

Она, показывая на трефовую даму внизу, сочувственно: — Pauvre gars! Je le savais: j'*tais * c*t*.

…Qu’est-ce que je Vous dois? — C’est toujours ce qu’on veut. Je suis toujours contente.

Кладу, — Oh, c’est trop, c’est bien trop! Vous allez *tre g*n*e…

— Prenez. Vous m'avez fait beaucoup de bien.

— Il a beaucoup de jeux. C’est le premier. Et j’aurai beau ne pas Vous reconna*tre — quand Vous reviendrez — il en vient tant! — je Vous reconna*trai * Votre jeu. Vous aurez beau avoir un grand manteau blanc, et avoir les cheveux arrang*s par le coiffeur, et *tre maquill*e — je Vous reconna*trai * Vos cartes, *a sera toujours le second jeu. J’aurai beau Vous oublier, comme j’ai oubli* Vos cartes — les cartes me diront. Il y a le grand cours des jours. Il y a le cours des jours — qui vont et viennent. Il y a le Trois par trois. Et tant d’autres encore…

— Qui Vous a appris * faire les cartes? Vous avez *a dans la famille?

— Non, Madame. J’ai commenc* * 17 ans. J’*tais avec une dame qui savait faire les cartes. Mais elle les faisait pour elle. Un soir elle m’a envoy*e en commission — o* j’ai eu peur. Le matin en faisant les cartes elle m’avait dit: — Je vois quelqu’un courir — et c’est moi qui ai d* courir, car le soir elle m’a envoy*e dans de mauvais lieux, et je lui ai dit que c’*taient des voyous qui *taient apr*s moi — mais c’*tait bien le contraire. Si j’avais su tirer les cartes — je n’y serais pas all*e… — Прощаемся. — Je reviendrai. Je reviendrai pour faire mon second jeu, nos seconds jeux. — Soyez heureuse, ch*re Dame, et t*chez de profiter un peu, et grand merci * Vous[1820].

<Приписка на полях:>

Записано у нее же, пока говорила, слово в слово — 29 авг<уста> 1936 г., на скалах над С<ен->Пьером, в субботу, в третьем часу дня.

                                       МЦ.

Впервые — «Хотите ко мне в сыновья?» С. 26–26 (с купюрами). Полностью — Письма Анатолию Штейгеру. С. 53–62. СС-7. С 584–589. Печ. по СС-7.

75-36. А.С. Штайгеру

S<ain>t Pierre-de-Rumilly

Haute Savoie

Ch*teau d'Arcine

31-го августа 1936 г.,

тотчас же

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