Шрифт:
Интервал:
Закладка:
Этой зимой скончался Государь Николай Павлович. Его исполинская натура, подкошенная неутешным горем, не выдержала напора короткой болезни — бронхита, и 18 февраля его царское страдальческое сердце умолкло навсегда. Приведу опять несколько строк из моего дневника, написанного в этот день. «Vendredi 18 Février 1855. Quel désastre! Quel coup de foudre vient fondre sur nous, sur la Russie entière! On est encore à se demander: est-il vrai que l’еmpereur soit mort? Mon Dieu est-ce possible? Est-ce compréhensible? Ce coup si inattendu est un de ceux qui nous apprennent le mieux à ne pas compter sur notre fragilité humaine… Nous avons appris cette catastrophe de la manière la plus subite. Ce matin en allant nous promener, nous avons passé chez grand-maman. „Savez-vous, nous dit-elle, que l’еmpereur est fort mal?“ Nous ne nous en doutions pas, — nous savions il est vrai, que l’еmpereur était grippé depuis quelques jours, mais l’idée du danger ne se présentait même pas à notre esprit. La veille nous avions dîné chez les demoiselles d’honneur du palais Michel et elles n’avaient pas la moindre inquiétude. Le bulletin que grand-maman nous montra disait: „Положение его величества весьма опасно“. Nous quittâmes grand-maman le cœur plein de tristesse et nous nous entretenions en marchant sur le quai de ce triste sujet. Arrivées à la hauteur du palais, nous retournâmes sur nos pas, à peine en avions nous fait quelques-uns dans cette direction que nous vîmes un jeune officier sortir du palais en traîneau de louage, troublé, le visage plein de larmes, en descendant sur la Néva, il cria au будочник qui se trouvait à côté de nous: „Государь сейчас скончался“. Il était midi et demi, l’âme de l’еmpereur Nicolas avait quitté son corps depuis 10 minutes. Longtemps les paroles que nous venions d’entendre nous parurent incompréhensibles — nous restions à nous quatre immobiles comme des statues. Enfin le будочник rompit le silence, il fit le signe de la croix et dit: „Государь помер, дай Бог ему Царство Небесное“, et il alla à sa будка communiquer la nouvelle à son camarade. Nos pleurs coulèrent. Pauvre еmpereur, il a fallu que bien des tourments aient miné ce corps si robuste pour qu’une grippe l’ait mené à la mort. Nous passâmes chez grand-maman pour lui dire ce que nous savions, nous essayions de croire que nous avions mal entendu, — bientôt Boris arrivé de son régiment ne nous laissa plus de doutes. M-lle Euler nous donna des détails sur les derniers moments de l’еmpereur. Il s’est senti mal hier soir à 11 heures. A 4 h. du matin, il a reçu l’extreme onction. La grande-duchesse Hélène que le c[om]te Adlerberg était venu avertir est allée au Palais à 5 heures. Dès que l’Empereur à su qu’elle était arrivée il la fait appeler, et lui a dit. „Ah! M-me Michel, merci, merci d’être venue“ et il lui a fait un signe avec la main pour lui dire qu’il s’en allait. Plus tard quand il ne pouvait plus parler, quelques minutes avant sa mort, alors que toute l’auguste famille était rassemblée, il regarda la grande-duchesse héritière et reporta ensuite ce regard sur l’impératrice. Il ne dit pas un mot, mais l’expression de ce regard était telle que toute l’assemblée en frémit»[284]. Мамá была в то время с великой княгиней Екатериной Михайловной в Мекленбург-Стрелицке, откуда они поспешили приехать при известии о несчастье.
Новое царствование открывалось при тяжелых обстоятельствах. Симпатичный образ молодого Государя давал всем надежды на более либеральное течение в