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Je Vous remercie au nom du cultivateur Livonien pour avoir terminé sa constitution1. Ç’a été la première lueur qui a frappé mon cœur dans la nuit qui l’entourait. J’ai partagé la joie de notre Sivers. – De notre Sivers! Lorsqu’il m’a écrit cette nouvelle il avait oublié qu’il est ruiné et que Vous n’avez pas encore réparé les torts que son invincible amour des hommes a fait à sa fortune. Il était heureux. La Couronne peut-elle être une jouissance à mon Alexandre s’il ne saisit pas l’occasion de répandre ses bienfaits sur un homme comme Sivers, tandis que l’importunité lui arrache tant de dons?
Dieu veille sur Vous – sur Vos jours! Retournez – heureux et satisfait! Je Vous ai dit bien des choses dans cette lettre. Je sens qu’il faudrait un commentaire. Si j’étais bien sûr que Vous la receviez je Vous ferais ce commentaire. Écrivez-moi deux mots je Vous en supplie; dites-moi s’il Vous faut un commentaire.
Votre Parrot, Tout entier Votre Parrot
envoyée à Erfurt
139. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 4 novembre 1808
Il n’y a que 10 jours que je Vous ai écrit1, Mon Bien-Aimé, et voici déjà une seconde lettre. Ne Vous fâchez pas de mon importunité; le sujet est très important. Il Vous regarde personnellement et l’Université. Plusieurs gazettes ont annoncé que Vous avez promis au Duc de Weimar de permettre aux Livoniens et Courlandais de faire leurs études à l’Université de Jena2, et le public explique cette permission comme dérogeant au § 17 de l’acte de fondation de l’Université de Dorpat en vertu duquel quiconque veut obtenir un emploi qui suppose des connaissances scientifiques doit avoir étudié trois ans à l’Université de Dorpat ou à une autre université de l’Empire russe.
Je n’ai pas douté un instant qu’il n’y ait ici un mésentendu. Vous n’avez sûrement pas voulu nous frustrer d’une grande partie de nos étudiants et contredire l’acte de fondation que Vous nous avez donnée. Mais il existe un Ukase de l’Empereur Paul qui défend aux sujets de l’Empire russe de faire leurs études aux universités étrangères. Cet Ukase a été donné, si je ne me trompe, en 1799 sans avoir été révoqué depuis, et l’Université de Jena croit que l’absence des Livoniens et Courlandais n’a que cet Ukase pour cause3. Veuillez, je Vous supplie, expliquer la chose par un Ukase formel qui porte la révocation de l’Ukase de l’Empereur Paul et en même temps instruise le public que par là Vous n’entendez pas déroger au § 17 de l’acte de fondation de l’Université de Dorpat, mais qu’au contraire Vous exigez que ce § reste en vigueur et soit exécuté ponctuellement et que la jeunesse russe ne continue ses études à l’étranger qu’après avoir étudié 3 ans à une Université de l’Empire russe. S’il ne s’agissait que de rivaliser avec les universités étrangères pour l’instruction de Vos sujets, Sire, je ne Vous ferais aucune prière à cet égard, persuadé qu’à Dorpat l’instruction est aussi parfaite qu’à Jena ou Göttingen. Mais nous avons contre nous la réputation très méritée de ces anciennes universités, la discipline beaucoup plus sévère que nous exerçons envers nos étudiants et l’antipathie de la noblesse surtout de Courlande encore toujours irritée de ce que l’Université de Dorpat n’est pas à Mitau; en sorte que quelque savants que soient nos professeurs, quelque exactitude ils mettent à remplir leurs devoirs, nous perdrons cependant le plus grand nombre de nos étudiants dès que le § allégué de notre acte de fondation cessera d’être en vigueur. Les universités étrangères ont elles-mêmes de pareils privilèges. Halle, Göttingen, Jena, Tübingen, toutes ont le même privilège pour les sujets du pays. Les universités russes qui ne font que de naître et qui ont dix fois plus de difficultés à surmonter que celles d’Allemagne devraient-elles le perdre?
Vous avez eu un accident en route d’ici à Pétersbourg, mais sans malheur. Le Ciel protège mon Alexandre et la Russie. Adieu, mon Bien-Aimé! Conservez Votre affection
à Votre Parrot.
P. S.
Permettez-moi de Vous rappeler l’objet de ma dernière lettre, l’emploi des 6000 Roubles. Je suis dans l’embarras. Le peu de mots que je Vous prie de m’écrire là-dessus me parviendront sûrement par Gessler et Klinger.
140. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 13 décembre 1808
Mon Bien-Aimé!
Il y a un an et demi que je n’ai eu le bonheur de Vous voir, excepté le peu d’instants que Vous avez passez à Dorpat pendant qu’on changeait Vos chevaux. Mon cœur en murmure. Vous connaissez le besoin qu’il a de se rapprocher de Vôtre, de renouveler les moments heureux d’autrefois. J’arriverai pour le nouvel an à Pétersbourg et je Vous apporterai quelque chose de mon invention qui, je crois, Vous fera plaisir1. Si toutefois Vous prévoyez que le voyage du Roi de Prusse ou quelque autre incident Vous empêchera de m’accorder quelques moments, instruisez en Votre Parrot. Ma santé, mon travail, les frais de voyage, la tristesse qui s’emparerait de moi si ce voyage était inutile, tout m’impose la loi de rester si je n’ai pas la certitude de voir mon vœu s’accomplir.
Adieu, mon Alexandre!
Votre Parrot