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Donc les tissus de laine sont moins propres à laisser passer les matières de la transpiration qui sont de nature aqueuse, en ce qu’ils s’en chargent et déchargent plus difficilement. L’expérience est parfaitement conforme à ces principes. J’ai généralement observé que la sueur attache à la surface intérieure des chemises de laine en abondance. Ou bien elle se dissémine sur la peau et forme comme une espèce d’enveloppe par-dessus l’épiderme qui arrête la transpiration et intercepte l’action de l’air. L’effet qui en résulte, conformément à l’expérience, est que la matière de la transpiration reste plus longtemps à la surface de la peau, qui l’absorbe et amasse par là des principes cachés de maladies et surtout de rhumatisme.
Enfin les étoffes de laine, en vertu de leur texture feutrée, interceptent l’action de l’air sur la peau. Or il est démontré que cette action est en partie le principe de la plupart des procès vitaux, surtout de la production de la chaleur animale et de la circulation du sang. Toute augmentation d’habillements, surtout d’une pareille contexture, ralentit donc le procès de la vitalité, affaiblit par conséquent ce qu’on appelle ordinairement les forces corporelles et dispose le corps humain à céder aux attaques des maladies, c’est-à-dire affaiblit la santé. Aussi voit-on ordinairement que les personnes qui portent les chemises de laine, loin de se préserver par là du froid, deviennent frileuses, sont sujettes aux rhumatismes et à un malaise général, effets qui cessent pour la plupart dès qu’on quitte ces chemises.
La conclusion générale que l’on doit tirer de ces principes est que, sans ôter aux chemises de laine le mérite de rétablir l’action de la peau par un incitement favorable de quelques heures ou au plus quelques jours, lorsque cette action a été affaiblie par une espèce de paralysation de cet organe, leur usage habituel est un poison lent dont on ne peut se défaire trop tôt.
Ordinairement on craint par ce changement de s’exposer à des rhumatismes. D’après l’expérience que j’en ai faite sur moi-même je pourrais regarder cette crainte comme superflue. Mais il est deux moyens de l’éluder. Le 1er est d’opérer le changement dans la belle saison, vu des habillements moins épais laissant un accès plus libre à l’air dont l’action unique répare de reste le frottement de la laine. Le second moyen consiste à passer au changement par un intermédiaire qui consiste en un tricot de laine à très larges mailles qui opère en partie le frottement de la flanelle et laisse une influence libre à l’air; un usage de quelques semaines jusqu’à quelques mois d’une veste de ce tricot [plusieurs mots sont abîmés] les suites qui pourraient provenir d’un changement subit. L’expérience a déjà décidé en faveur de ces tricots.
5. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg, 13 octobre 1802]1
Sire,
Vous aimez les lettres. Vous êtes persuadés de leur importance pour la culture de l’humanité, de leur influence sur le bonheur des nations. C’est sur ce principe que V. M. I. a voulu ériger l’Université de Dorpat et ce n’est que sur ce principe que sa constitution devait être fondée. En la considérant sur ce point de vue nous la trouvons affecté de défauts nombreux et importants, extérieurs à la sanction de V. M. D’abord nous n’avons pas d’acte de fondation. Une simple confirmation d’un plan proposé dans un temps et sous des circonstances où il était impossible de lui donner un certain degré de perfection2, est le seul boulevard de notre existence pour l’avenir; les revenus de tout l’institut sont si modiques, que s’ils restent tels, nous sommes éternellement condamnées à une médiocrité qui paralyse notre désir d’être utile. D’un côté nous ne pouvons pas nous associer le nombre des professeurs nécessaires, et ceux que l’idée de contribuer efficacement au bien public a engagés à accepter des places de cette Université ne sont pas à l’abri du besoin; d’un autre côté nous manquons de revenus pour fournir à l’entretien de quantité d’établissements nécessaires de toute nécessité, sans lesquels nous sommes condamnés à une existence avilissante. Enfin nous n’avons pas de fonds pour subvenir aux besoins de pauvres étudiants dont le nombre s’accroit déjà et qu’il serait cruel d’éloigner ou d’abandonner à la misère. Nous avons déjà fait à cet égard tout ce qui était en notre pouvoir; nous leur donnons nos leçons gratis et rognons de nos minces revenus pour subvenir à leur plus passants besoins. Mais ces moyens s’évanouissent en comparaison de ce qui est à faire, il faut un revenu fixe destiné à cet objet. Sire! accordez-nous un revenu proportionné au but