litbaza книги онлайнРазная литератураКафедра и трон. Переписка императора Александра I и профессора Г. Ф. Паррота - Андрей Юрьевич Андреев

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1 février 1805

Sire!

Il y a quelques jours que j’ai pris la liberté de Vous dire que j’avais quelques remarques bien importantes à Vous communiquer; je ne prévoyais pas alors qu’il se présenterait sitôt un cas extrêmement pressant d’en faire usage. Daignez, je Vous en supplie, m’accorder quelques instants, le plus tôt possible; la chose est si pressante que je cherche un autre canal que l’ordinaire pour Vous faire parvenir plus tôt ces mots, il n’y a pas un jour à perdre. Sûrement Vous me saurez quelque gré de Vous avoir fait cette prière.

Parrot

41. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 2 février 1805]1

J’avais espéré Vous donner Samedi un après-dîner entier, n’en ayant pas libre jusqu’à ce jour-ci. Si ce que Vous voulez me dire peut être remis jusque-là, cela m’accommoderait beaucoup, si non et s’il est d’une nécessité absolue, que je Vous voie aujourd’hui, passez chez moi à 8 heures, je pourrais Vous voir un moment.

[Paraphe]

42. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 4 février 1805]1

Passez, je Vous prie à 7 h et ½ chez moi après-dîner.

43. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 5 ou 6 février 1805]1

Il est urgent que Vous avertissiez Klinger et que Vous lui communiquiez le Plan, que Vous m’avez présenté pour qu’il soit absolument dans notre sens, quand le ministre lui parlera.

Tout à Vous.

[Paraphe]

44. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg, 9 février 1805]1

Sire!

Depuis cet heureux Samedi je ne Vous ai point écrit. Je jouissais de ma félicité et travaillais pour Vous. Je voulais attendre de Vous écrire et de Vous voir que je puisse Vous présenter quelque chose de complet sur le sujet des requêtes2. – Mais je ne puis, je n’ose tarder plus longtemps. Mes affaires vont très mal et je me consume de dépit. Aujourd’hui il n’y aura pas de séance au Directoire. On a su éluder ce jour, et me voilà remis. J’ai été hier chez le Ministre. Je l’ai prié, supplié de changer cet arrangement. Il me répond: «Vous êtes le maître de retourner Vos affaires d’argent…» Et des écoles paroissiales? lui dis-je. – «Et bien, attendez» – Ces délais me font négliger mes nombreux devoirs à Dorpat. – «Attendez». Je le fixai une demie minute. Ce fut en vain, je le quittai.

Sire! Si vous croyez ma santé utile au bien des écoles, ayez pitié pour moi, donnez-lui des ordres précis, et daignez me voir encore auparavant. À présent je vois clair dans l’organisation de ce département, et je me sens pressé de Vous rendre compte d’un entretien que j’ai eu avec Klinger. – Mon héros! que j’ose nommer mon ami! C’est mon devoir qui me force à Vous tourmenter. Vous savez quelle félicité je goûte à être auprès de Vous. Cependant le ciel m’est témoin que chaque fois que je Vous demande une de ces heures de bonheur je me fais violence.

Parrot Vous aime de toute son âme.

45. Alexandre IER à G. F. Parrot

[Saint-Pétersbourg, 9 février 1805]

Des affaires qui ne souffrent aucun retard, m’étant survenues pour aujourd’hui, me mettent bien à contre cœur dans l’impossibilité de Vous recevoir cet après-dîner. Je Vous aurais destiné celui de demain si ce n’était jour du Comité1, ainsi je me trouve contraint de le remettre à Samedi.

Tout à Vous.

[Paraphe]

46. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 18 février 1805

Sire,

L’ouvrage sur les requêtes est terminé, et j’ose espérer, j’ose Vous demander une heure pour Vous l’offrir, persuadé que ce travail sera agréable à Votre cœur. Il me l’a été infiniment et la perspective de gagner par là une occasion de Vous revoir, de Vous redire combien je Vous aime, m’a aiguillonné à le terminer promptement. Mon héros! Ces relations entre Vous et moi, uniques peut-être, répandent un charme délicieux sur ma vie et par les sentiments qui les ont fait naître et qu’elles nourrissent, et par l’emploi que j’en fais. Je puis mourir bientôt, j’en porterai la satisfaction d’avoir vécu autant qu’un particulier peut vivre. Et c’est à Toi, Alexandre! que je dois ce sentiment sublime! Sens-tu combien je dois t’aimer, combien tu es au-dessus de toute ma reconnaissance?

Les affaires de l’Université sont en bon chemin au Directoire et c’est encore à mon Alexandre, à Lui seul que je le dois. On a accordé les écoles paroissiales, sauf une seconde révision; c’est beaucoup de gagné. Klinger a parlé à cette occasion bien selon mon cœur. Il a été touché à la lecture. Le tout lui a beaucoup plu, et sur le champ il s’est déclaré fortement pour la chose et a emporté les suffrages.

Parrot Vous salue de toute son âme.

47. G. F. Parrot à Alexandre IER

[Saint-Pétersbourg], 24 février 1805

Sire!

Les écoles paroissiales sont décrétées! Dans 8 jours le Ministre les présentera à Votre sanction. Je suis chargé de faire quelques modifications dans le règlement, et je les ferai avec plaisir, persuadé moi-même qu’elles seront utiles au bien de la chose. Que je suis heureux! Soyez-le aussi, mon héros! Voyez tout le bien que Vous faites par là. Transportez-Vous en idée de hameau en hameau. Voyez la nombreuse jeunesse de trois nations opprimées s’instruire à devenir les soutiens de la félicité publique et consoler la génération présente des maux qu’elle a soufferts. O combien de bénédictions, de vœux, de prières ne s’élèveront pas vers le ciel des cabanes du pauvre cultivateur pour leur ange tutélaire! Je ne Vous parle pas de la gloire, que d’autres Monarques recherchent. Elle Vous cherchera, précisément parce que Vous êtes au-dessus d’elle.

J’ai eu moins de bonne fortune pour les fonds de nos bâtiments; on m’a rayé environ 90 000 Rbl., et les bains sont du nombre quoiqu’ils ne se montent qu’à 6000. J’aurais été si aise d’apporter aux étudiants un cadeau de leur Monarque qu’ils admirent avec l’enthousiasme de la jeunesse. N’est-il pas

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