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Vous ne voulez pas séparer la police correctionnelle de la police physique et mettre la première sous l’égide et le glaive de la loi. Je Vous ai déjà prouvé que ces deux espèces de police, la correctionnelle et la physique, n’ont rien de commun6. Pour l’une il ne faut qu’un homme qui soit en même temps rusé et rustre. Pour l’autre il faudrait un homme rempli de connaissances de physique, de chimie, de médecine, de statistique. Voulez-Vous en un exemple entre mille? Novossilzoff me proposa un jour un problème qu’il avait infructueusement proposé à l’Académie, d’indiquer un moyen sûr de déterminer la fraude qui se commet dans la vente du sel. Je résolus le problème, mais je ne sais si Nov. en a fait usage. Un maître ou ministre de police comme Vous les avez, songera-t-il seulement à une pareille chose? – Le principe qui Vous a induit à erreur est, comme je Vous l’ai dit, commun à tous nos écrivains sur la police. Ils rangent ces deux objets disparates sous la même rubrique de la sûreté intérieure. Mais si tous les objets de la sûreté intérieure doivent être joints pêle-mêle, la justice, la médecine tomberont aussi dans ce département. Car qu’y a-t-il de plus essentiel à la sûreté intérieure que l’administration de la justice et la police médicinale? – Conservez Vos maîtres de police correctionnelle, qu’ils arrêtent les coupables, qu’ils dirigent leurs espions; mais que ce soit sous l’autorité de la justice, et qu’ils ne se mêlent pas d’autre chose. Souvenez-Vous des bévues sans nombre qu’ils ont commises en se mêlant de la censure. Vous avez Vous-même été indigné de ce qui est arrivé dernièrement au vénérable Weisse, chef de l’école de St.Pierre. Vous avez réparé cet acte de rusticité d’une manière noble. Mais ne vaut-il pas mieux éviter le mal que de le réparer? Conservez Vos maîtres de police correctionnelle, mais ôtez leur ce qui ne leur appartient pas; mais abolissez ce ministère de police universelle dès le commencement de cette année, avant que mille actes de despotisme, de cruauté, <commis à la sourdine> peut-être de trahison dans un moment de crise ont rendu Votre règne odieux et Votre propre sûreté incertaine. Suivez-le penchant de Votre cœur avant d’avoir à regretter de ne pas l’avoir écouté.
Grand Dieu! Quelle longue lettre! O mon Alexandre chéri! Que je serais heureux de n’en avoir pas de pareilles à Vous écrire. Et cependant je me rappelle d’une chose encore pour laquelle je suis forcé de joindre une feuille à part7. – Fatiguez-Vous de moi s’il le faut, mais pas de ce que je Vous écris.
Annexe
[Projets de 9 Ukases sur les finances]
№ 1. Projet d’Ukase concernant la capitation
La manière de lever la capitation qui a eu lieu jusqu’à présent, qui consiste à imposer chaque tête mâle sujette à la capitation d’une certaine somme en argent a l’inconvénient de n’être pas calculée sur une base solide. Le prix des denrées étant variable, non seulement par rapport aux assignations mais aussi par rapport aux monnaies d’argent et de cuivre, le sujet soumis à la capitation paie tantôt plus tantôt moins et la Couronne perçoit de même un revenu moindre ou plus grand, ce qui met de la disproportion entre les revenus et les dépenses de la Couronne, les dernières se règlent toujours sur le prix des denrées de première nécessité.
Pour obvier à cet inconvénient notable qui préjudicie au sujet et à la Couronne, Nous ordonnons
1) Que la capitation soit mise sur le pied des dernières années du règne de notre glorieux Prédécesseur Pierre Ier à qui la Russie et toute l’Europe a donné le surnom de Grand, moins pour ses victoires que pour la sagesse avec laquelle il a gouverné son Empire.
2) La capitation était alors de 1 Rouble monnaie d’argent par tête. Et alors le Tschetwert de Seigle coûtait d’après les renseignements pris dans les archives de ce temps-là …… Roubles. Le paysan payait donc alors effectivement …… de seigle à la Couronne. Nous ordonnons donc pour le présent et l’avenir le paysan soumis à la capitation paie à la Couronne …… en seigle.
3) Chaque commune de village ou de paroisse prélèvera d’abord après la récolte la quantité susdite de seigle de chaque tête contribuable et rassemblera ce seigle dans le magasin de la commune. Si la commune n’a pas de magasin, elle en bâtira un incessamment.
4) Cette quantité de seigle restera dans le magasin jusqu’au temps où le seigle sera au plus haut prix, au quel temps elle sera vendue par deux hommes de confiance choisis par la commune elle-même sans aucune influence étrangère. Ces deux hommes de confiance rendront compte de cette vente à la commune, et le prix qu’ils en auront tiré sera employé à payer la capitation. S’il y a du surplus et ce sera le cas ordinaire, il retourne à la commune; s’il ne suffit pas la commune fournira le reste.
5) La Régence de chaque gouvernement publiera le 15 Mars de chaque année par patentes et par les gazettes le prix de la capitation en assignations, calculé sur le prix moyen du seigle qui a eu lieu depuis la dernière récolte. Elle est tenue en conséquence de se procurer des renseignements vrais et sûrs de semaine en semaine sur le prix du seigle dans chaque cercle du gouvernement, et de publier ces prix qui servent de base en même temps que celui de la capitation. En cas de fausses prémisses ou de calculs erronés chaque cercle a le droit de porter ses plaintes jusques à