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Quant à la première de ces causes, l’auteur de ce coup d’œil ne peut que s’en tenir à ce qu’il a dit et prédit à ce sujet lors de la fondation des universités de Charkow et de Casan et la régénération de celle de Moscou1. Son but est en ce moment d’examiner la seconde de ces causes.
Mais où trouver ces principes actuels de l’instruction publique, surtout ceux des dernières années, vu la vacillation temporaire et locale qui y règne et tant d’opérations hors de tous principes qui ont eu lieu? Faudra-t-il s’en fier à des récits vagues ou à des conséquences incertaines tirées des événements? Non, il existe deux actes publics et publiés comme lois en janvier 1820, en vigueur depuis deux ans, et qu’on doit par conséquent considérer comme les principes actuels. Ces deux actes sont l’instruction pour le Recteur de l’Université de Casan concernant l’éducation des étudiants par l’enseignement, munie de la signature de l’Empereur, en date du 17 janvier 1820, et l’instruction pour le Directeur de l’Université de Casan, signée par le Ministre Prince Galizin2.
Examen de l’instruction pour le Recteur de l’Université de Casan
Cette instruction commence par un étalage diffus, aussi gauche qu’inutile de ce que doit être une université. Mais supposant qu’un Ukase puisse être obéré d’un pareil défaut, un Ukase ne doit sûrement pas promulguer le principe immoral qui se trouve vers la fin de se premier chapitre (art. 3, d) où il est dit: «que les professeurs doivent être persuadés que le but de leur vocation n’est pas de vendre leur savoir pour une certaine mesure de gain, mais que le Gouvernement désire qu’ils se regardent comme appelés à travailler à la gloire de Dieu, au salut des âmes qui leur ont confiées, à l’utilité de la Patrie, au lustre de leur état et à leur propre honneur». Tout cela est vrai; mais quel est le motif, le seul que le Gouvernement leur offre pour travailler dans ce sens? – «Les rangs distingués, si difficiles à acquérir dans les autres genres de service». Ainsi c’est pour ces distinctions mondaines qu’on doit servir Dieu, la Patrie, la jeunesse! L’âme de l’honnête homme se resserra à la lecture de ces lignes. La Religion, dont le Gouvernement se proclame le héraut dans chaque paragraphe de cette instruction, nous offre bien d’autres motifs, le sentiment du bien que l’on fait, le repos de la conscience, la vie à venir et la grâce de Dieu. (C’est dans ce sens que parle l’Ustav du 4 juin 1820 pour les écoles de l’arrondissement de Dorpat, au § 212.) Malheur à l’État où le bien ne se fait que par l’appas des rangs! Et si l’administration ne peut se passer de ce levier pour agir, au moins ne doit-elle pas l’afficher exclusivement, mais au contraire ne s’en servir qu’avec une certaine pudeur.
Le second chapitre commence par une définition de mot apprendre. Chacun sait qu’apprendre c’est tâcher de s’acquérir des connaissances ou une certaine aptitude. L’auteur de cette instruction prétend que le Gouvernement russe a une définition à part pour ce mot. «Apprendre, dit-il, c’est, dans le sens du Gouvernement, s’acquérir les connaissances nécessaires pour vivre dans la société». Cette définition a le défaut d’être insuffisante et surtout celui de dire à celui qui apprend, que lui-même, sa personne, est le seul but de son application, et de planter par là l’égoïsme dans l’âme de l’étudiant, qui, d’après cette définition, n’apprendra que dans le dessein d’avoir de quoi vivre, tandis qu’on devrait lui rappeler, lui faire sentir intimement, qu’il doit étudier pour être utile à l’État et en général à ses semblables et que c’est par là qu’il ennoblit ses études. Plus on est obligé d’avouer que cet égoïsme anime le Russe dans ses études (objection qu’on ne manquerait pas de faire), plus le Gouvernement doit travailler à l’étouffer.
«C’est pourquoi, continue l’auteur, l’esprit du St.Evangile doit régner dans l’instruction de chaque science». Cette conclusion, cette liaison d’idées qui n’ont rien de commun, est incompréhensible. Il semble qu’on s’est plu à prêcher l’égoïsme pour mettre la Religion aux prises avec lui.
La fin de ce chapitre décide en deux mots une affaire de très grande importance. Il est dit à l’article 4 «que le Recteur doit veiller à ce que chaque professeur s’abstienne de parler dans ses leçons dans le sens des esprits-forts, et que son devoir, en cas de désobéissance à ses remontrances, de faire un rapport pour l’éloigner de sa place, à quoi le Recteur ajoutera les preuves du délit». – Une ordonnance pareille est destructive de la sûreté personnelle des professeurs et contraire aux Ustavs de toutes les universités russes. Car chaque professeur voit par là son sort dans les mains du Recteur et non dans celles du Conseil de l’Université qui seul a le droit de juger les professeurs, droit que l’Empereur a reconnu nouvellement très expressément en refusant de juger les quatre professeurs de jurisprudence de Dorpat dont les délits avaient été constatés par l’Université et en renvoyant ce jugement au Conseil de l’Université. <La courte histoire des universités russes offre de nombreux exemples de professeurs renvoyés sans forme de procès sur la dénonciation du Recteur ou du Curateur.>
L’article des sciences philosophiques commence par deux définitions de la logique, qui toutes deux ne sont pas justes. Car si l’on peut dire de la logique (comme l’auteur le fait) qu’elle développe le jugement