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Pendant la 3e et 4e année ils s’appliquent indistinctement à toutes les sciences dans l’ordre que leur prescriront les professeurs de l’Université.
Au bout de la 4e année l’Université (non pas le Directeur) qui a eu tout le temps d’apprendre à connaître ces jeunes gens à fond instituera un examen général rigoureux et choisira parmi les 100, 30 des plus capables pour remplir des places de professeurs aux universités russes. Les autres sont renvoyés dans leur patrie pour se charger de l’instruction dans les gymnases et écoles de district, de façon que pour le district de chaque nouvelle université on gagne par là 70 précepteurs très bien formés.
Les 30 restent pendant la 5e année à l’université où ils se trouvent, après quoi ils passent pour la 6e année à une ou plusieurs autres universités, où ils prennent les grades académiques <ceux qui étaient à Göttingen iront à Jena, ceux de Jena iront à Göttingen>. Le but est de les former plus parfaitement en leur faisant jouir de plusieurs universités, et d’exciter une espèce d’émulation entre les universités qui les forment. Au bout de ces 6 ans les nouveaux professeurs retournent dans leur patrie et on les place aux nouvelles universités, en ayant soin de mêler les sujets, en sorte que les races se confondent et n’apportent pas aux universités russes l’esprit particulier de telle ou telle université allemande. Sa Majesté accorde aux universités qui ont formé les étudiants des récompenses honorifiques et lucratives.
Pendant tout ce temps d’instruction on n’a pas employé toutes les sommes annuelles de l’université russe à fonder. Le reste sert à bâtir les bâtiments, à fonder les bibliothèques, collections et instituts nécessaires, en sorte que les jeunes professeurs à leur arrivée trouvent tout en ordre, et des étudiants préparés pendant 2 ans à entendre leurs cours.
Les devoirs du directeur de chaque centurie d’étudiants sont de veiller à l’entretien, aux mœurs et à la diligence des sujets qui lui sont confiés, d’instituer à cet effet des examens de temps en temps. Il ne les logera ni les nourrira immédiatement, mais leur donnera par quartier leurs revenus fixés par l’état ci-après, afin qu’ils ayent absolument les mêmes prérogatives que les étudiants étrangers avec lesquels il vivent.
État de cet établissement
21. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Saint-Pétersbourg, entre le 7 et le 13 juillet 1803]1
Sire!
Me voici de nouveau en esprit vis-à-vis de mon Bienfaiteur chéri. J’en ai besoin pour me consoler des contradictoires et longueurs toujours renouvelées que je survis dans mes négociations. Peut-être ai-je tort de supposer en d’autrui une partie de la vivacité qui me consume. Mais quand se fera le bien?
Après tant de discussions il reste un point sur lequel je ne puis m’en rapporter au jugement de la Commission à moins de trahir mes devoirs, le point des 10,000 Rbl. pour les pensions. D’abord après avoir trouvé la chose bonne en soi on me l’avait refusée uniquement parce que l’on voulait trouver les 6000 Rbl. qui manquent pour la Commission des écoles du département de Dorpat2. V. M. trouvant injuste de nous charger de ces frais auxquels on ne pensait pas lors de l’acte de fondation et pour lesquels on a augmenté les revenus des autres universités russes, et ayant bien voulu me promettre de réparer cette injustice, je croyais toutes les difficultés levées. Non, il s’est trouvé une autre objection – la rivalité des universités russes.
Sire! Je ne m’étonnerais pas du tout que Vous crussiez que je fais ici la satyre non l’histoire de mes négociations. Vous ne pourrez pas croire que, nos revenus étant fixés, on nous en défende un emploi sage et prévoyant, qui met à l’abri des événements et inocule à l’Université un principe d’agrandissement futur, un emploi qui assure à nos descendants des ressources que nous nous refusons à présent malgré notre désir brûlant de donner à notre Université tout le lustre possible. Vous ne concevez pas, dis-je, que l’on nous défende cet emploi de peur que nous ne gagnions par là sur les universités russes. Mais que direz-Vous, Sire, lorsque Vous apprendrez que le noble Novossilzof, à qui je dois presque tous mes succès, à qui notre brave athlète Klinger doit tant de victoires, que Novossilzof est un des fauteurs principaux de cette objection?
J’ai percé au travers de cette feinte, j’ai senti que son dessein était de procurer le même avantage aux autres universités, et sur le champ j’ai proposé ouvertement ce que lui comme membre de la Commission ne pouvait guère proposer, et il n’a pas manqué de m’appuyer. Mais pour cela il eût fallu changer l’état prescrit des universités russes, peut-être abandonner des idées favorites qui feront la ruine de ces établissements, il eût fallu annoncer qu’on a fait des constitutions sans connaître à fond la nature de la chose.
Sire! Quand le Comte Savadofsky Vous présentera nos Statuts, daignez Vous souvenir de ce point au chapitre de l’État, et veuillez exiger que le Ministre insère l’article des pensions tels que je l’ai demandé. Par là Vous rendez un service non seulement à Dorpat mais à toutes les universités de l’Empire, et un très grand service. Par là Vous les autorisez à des réclamations sur leur état et ces réclamations mèneront à une révision absolument indispensable de toute leur constitution viciée par l’esprit de fabrique qui y règne. Cet esprit de fabrique est là le vrai ennemi des universités russes; c’est lui qui en fera des établissements en sous-ordre infiniment