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Le Comte Rasumofsky attaque un de nos Statuts. Le § 219 porte que les ouvrages des professeurs sont exempts de censure, même de celle de l’Université, et cela parce que les professeurs sont eux-mêmes censeurs dans leur partie, et qu’ils sont personnellement responsables. Cette mesure est non seulement conséquente, mais elle est encore motivée par le but d’éviter les dissensions qui peuvent avoir lieu lorsqu’un professeur devient le censeur de son collègue.
Pour nous ôter ce privilège le Comte Rasumofsky se fonde uniquement sur l’Ukase du 31 Janvier 1809. Mais cet Ukase porte, mot-à-mot, «que tout ouvrage qu’un membre d’une autorité quelconque veut faire imprimer et pour lequel les supérieurs font une représentation ne peut être imprimé sans l’approbation de la censure du district de l’Université». Cet Ukase avait été motivé par l’ouvrage de Saalfeld concernant les églises protestantes, qui avait causé tant de réclamations et qui avait été imprimé après que le Ministre de la justice Vous l’avait présenté1. Les ouvrages des professeurs ne sont pas de la classe de ceux qui ont besoin d’une représentation faite par les supérieurs. Le sens littéral et moral de l’Ukase prouve que Vous aviez uniquement les ouvrages des corps administratifs ou de leurs membres en vue, non les ouvrages littéraires et que par conséquent Votre intention n’était pas d’anéantir un § de nos Statuts. En outre depuis près de deux ans que cet Ukase existe ni le curateur ni le ministre précedant ne l’ont expliqué de cette manière; car ils nous l’ont envoyé sans nous prescrire de le suivre pour nos propres ouvrages, et plusieurs professeurs, du nombre desquels je suis moi-même, ont fait imprimer leurs livres sans censure et en ont envoyé des exemplaires à tout le ministère de l’instruction publique sans qu’on ait fait la moindre remarque à cet égard. <Enfin il est clair que si l’on considère le degré de responsabilité et par conséquent de sûreté en fait de censure, il est bien plus grand quand un professeur qui comme censeur connait spécialement les lois de censure est personnellement responsable du contenu de son ouvrage que lorsque la responsabilité tombe sur un comité entier. L’individu a toujours plus à craindre qu’une société.>
L’Université fera une représentation au Ministre et demandera qu’elle soit présentée à Votre décision. Elle doit cette mesure au maintien des lois que Vous nous avez données. <Car il n’y a rien de plus funeste pour la prospérité d’un institut quelconque que ces attaques des Statuts fondamentaux sur la foi desquels les membres se sont engagés. Petit à petit on enlève des pierres d’un fondement et finalement l’édifice s’écroule. Nous sommes enfin parvenus à nous recruter et les nouveaux membres appelés de l’étranger ne conçoivent pas qu’un ministre puisse tenter d’anéantir des lois fondamentales par des explications arbitraires.>
Vous sentirez sûrement le désagrément profond que nous cause la nécessité de faire si souvent des réclamations et que si nous nous sommes oubliés une fois dans le choix des expressions cette faute était bien naturelle, les attaques si souvent réitérés de la constitution que Vous nous avez donnée devant à la fin nous aigrir. Ne soyez pas fâché plus longtemps contre nous. Nous ne demandons que le repos, la tranquillité nécessaire pour faire notre devoir et cultiver les sciences. Pourquoi nous force-t-on de sortir de notre carrière et perdre notre temps à des choses si inutiles? – Vous savez combien j’aime ma vocation; mais ces tracassairies me découragent beaucoup.
Adieu, mon Alexandre chéri! Débarrassez-nous de ces entraves, je Vous en supplie.
Votre Parrot
169. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 24 septembre 1811
Enfin le second volume de mon ouvrage a quitté la presse et je puis l’offrir à mon Bien-Aimé1. Ce second volume part par le même courrier pour le Comte Rasumofsky que je prie officiellement de Vous le présenter. Le tome ci-joint est le premier pour remplacer celui que le Comte Sawadofsky ne Vous a pas présenté. Cette négligence est cause que cet exemplaire entier est sur du papier ordinaire, n’ayant fait faire qu’un exemplaire sur papier vélin pour Vous seul, et n’en ayant par conséquent plus pour remplacer le 1er tome perdu. <Je Vous offre ce second volume avec plus d’assurance que le premier non seulement parce que l’ensemble de cet ouvrage me donne la certitude qu’il ne tombera pas dans la foule des ouvrages éphémères que presque chaque professeur fait imprimer pour ses cours, mais parce que la voix publique a déjà, quoique contre mon gré, prononcé sur le premier volume qu’on a regardé comme trop important pour retarder son annonce dans les gazettes littéraires jusqu’à l’apparition du second.> Ce qui m’a donné l’assurance de Vous dédier cet ouvrage qui m’a coûté six années de travaux est la persuasion que j’ai qu’il ne sera pas confondu dans la foule des livres éphémères que tant de professeurs font imprimer pour leurs cours. Il contient, outre ce qui était connu avant moi, une foule d’expériences <nouvelles et importantes> qui m’appartiennent et plusieurs théories nouvelles sur les parties les plus difficiles de la physique <, et en sorte que j’ai la certitude d’avoir reculé les bornes de la science>. J’aurais pu donner à ce travail une autre forme et un titre plus imposant, en faire même plusieurs ouvrages. Mais j’ai préféré le titre modeste que j’ai choisi («Principes de physique») pour lui donner plus d’utilité et l’opter aux cours de physique que je donne à Dorpat, et qui par là ont eu mérite que n’ont pas encore ceux qu’on donne à l’étranger.
<Si le Comte Rasumofsky négligerait comme le ministre précédent de Vous présenter ce second tome, veuillez le lui demander, afin que j’aie au moins la satisfaction de savoir mon ouvrage complet en Vos mains. Vous concevez aisément ce désir; ce n’est pas de la vanité d’auteur.>
J’ai déjà fait quelques expériences très heureuses avec le télégraphe; je les réitère et les modifie pour connaître en pratique l’usage de cet instrument sous tous les points de vue.