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Au reste ne craignez pas que les télégraphes coûteront à la suite autant que ceux-ci. Instruit par l’expérience je suis sûr que chaque télégraphe avec son télescope, son chariot pour le transport et tout l’attirail ne coûtera pas 1000 Roubles selon le cours d’à présent, et par conséquent une ligne de 100 télégraphes qui joindra Pétersbourg et la frontière polonaise reviendra à moins de 100 000 Rbl.
171. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 2 novembre 1811
J’ai vu Sivers à son passage, qui m’a détaillé le nouveau projet de loi concernant l’administration de la justice pour les paysans de la Livonie. Si Vous ne l’avez pas encore signé, veuillez, je Vous supplie, en retarder la signature et la publication pour quelques semaines. J’ai fait à Sivers des objections majeures contre ce nouveau projet de loi qui ont ébranlé sa croyance, sans cependant l’anéantir tout à fait; le temps nous a manqué pour discuter la matière assez à fond et parvenir à un résultat fixe. Je continuerai cette discussion par écrit et je lui remettrai le soin de Vous dire lui-même si après cette discussion il est encore pour le nouveau projet. Il me paraît que ni lui ni le comité n’étaient bien instruits de l’effet vraiment bienfaisant que l’organisation première que Vous avez ordonnée a eu, et qu’on s’est mépris sur la nature du Jury anglais et son application que je crois impossible ici.
Le consistoire supérieur de Riga fait une présentation pour que Vous veuillez conférer à Sonntag l’arrende de Colberg. Permettez-moi d’appuyer cette demande et de Vous rappeler qu’il y a 3 ans je Vous l’avais déjà faite.
J’avais espéré recevoir une réponse à mes dernières lettres où je Vous envoyais mon ouvrage et le rapport sur les télégraphes. Quant au 1er le Ministre m’a répondu mais sans me dire un seul mot de Votre part. Quant au second j’espérais que Vous m’enverriez d’abord le surplus des frais de près de 2000 R. que les télégraphes m’ont causés, ce défaut d’argent me gênant extrêmement. Ai-je encouru Votre disgrâce? Comment l’ai-je pu mériter? Veuillez me sacrifier quelques minutes pour m’assurer du contraire. Éloigné de Vous physiquement, je souffrirais infiniment d’en être éloigné moralement. Si j’ai en quelques torts, dites-le-moi; je les reconnaîtrai volontiers et Vous me les pardonnerez, ou bien une explication me justifiera. Vous-même êtes sûrement peiné d’avoir des griefs contre moi. Un sentiment qui a duré tant d’années ne peut pas cesser sans blesser un cœur sensible.
Votre Parrot est toujours le même.
P. S. Le jugement sur les trois coupables qui ont cassé les vitres est porté et selon toute la rigueur de la loi1. Vous en recevrez le rapport officiel.
172. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 26 novembre 1811
Voici, mon Bien-Aimé, le rapport de mes dernières expériences avec le télégraphe. Elles sont faites avec un alphabet complet de 24 signes et lèvent les derniers doutes sur l’application de cet instrument à la langue russe. <J’y ai joint une dépêche française qui moyennant cet alphabet se déchiffre sans doubles lettres.> En outre je me suis assuré par ces expériences que le télégraphe peut être pour les armées réduit à la moitié de la grandeur qu’il a et devenir par conséquent du double plus portatif.
Vous ne m’avez pas encore répondu; Vous me laissez dans l’embarras du paiement du frais. <Que dois-je faire?> Je perds mon crédit; j’ai honte de me voir demander de l’argent sans pouvoir payer.
J’ai une prière importante à Vous faire concernant nos écoles et touchant les inspecteurs honoraires qui doivent être installés pour chaque école de cercle1. D’après les raisons que le Ministre a données ils peuvent être utiles dans la plupart des provinces russes, mais dans nos provinces ils seront extrêmement nuisibles. C’est une nouvelle autorité, une autorité étrangère qui ne peut avoir une connaissance intime de l’esprit de l’instruction publique, qui agira souvent dans un autre sens et qui ne pourra être réprimée puisqu’elle sera toujours appuyée de l’ascendant du corps de la noblesse. Je comprends fort bien le sens de l’Ukase; ces inspecteurs ne doivent être que des êtres de représentation pour donner du relief aux écoles et amener des cadeaux. Mais les cadeaux ne viendront pas et ces inspecteurs honoraires voudront être autre chose que des machines, se mêler du détail et tourmenter nos inspecteurs. L’Ukase ne prescrit pas les bornes de leur autorité, laisse indécis s’ils seront nommés par l’Université ou par la noblesse (celle de Livonie a déjà nommé les siens sans attendre Votre déclaration), ne décide pas s’ils sont subordonnés à l’Université ou non, et dans les cas où nous aurons des plaintes à former, où les porterons-nous? Aux tribunaux? Les procès dureront des années, et l’Université qui n’est subordonné qu’au Sénat sera forcée de se soumettre, contre l’acte de fondation et les Statuts, à un tribunal de province, et se trouvera embarquée sur une nouvelle mer de dissensions. En outre le motif principal que le ministre allègue, le mépris où les inspecteurs ordinaires se trouvent à l’égard du public, n’existe pas ici. Nos inspecteurs sont généralement estimés et respectés, et s’ils ne l’étaient pas ce ne serait pas le moyen de leur procurer la considération dont ils ont besoin. En général le ministre regarde les écoles comme des instituts tombés dans l’opinion publique. J’ignore s’il a raison en cela pour la Russie. Mais chez nous il a très tort. Après 8 ans de travaux nous avons surmonté la répugnance qu’on avait dans le principe; nos écoles sont non seulement dans un état florissant, mais le public en est persuadé. Laissez-nous dans notre constitution primitive, faites une exception à l’Ukase pour nos provinces. Vous l’avez déjà fait quant aux Statuts généraux des écoles, en nous accordant les importantes modifications2. Le succès a justifié cette démarche et justifiera la nouvelle. Il est facile de faire des projets d’Ukase, mais juger de l’effet d’une constitution sur l’expérience, c’est un problème plus difficile