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La confiance pouvait-elle naître, les corps des professeurs aux universités russes offrant un assemblage, on pourrait dire un pot pourri, de Russes, d’Allemands, de Français, de Hongrois, toujours en dissensions entre eux par les rivalités nationales. La nation russe, quelque peu claires que soient ses idées là-dessus, veut avoir une instruction publique nationale. Voilà le vrai sens de ses dons, de sa libéralité, de son enthousiasme pour les vues de l’Empereur régnant. Mais l’administration n’a pas su dans 20 ans la lui donner, et voilà la source du défaut de confiance. Nous allons voir si le projet de Mr. de Magnitzky est fait pour produire une instruction solide, pour augmenter la fréquence dans les écoles et pour établir l’estime et la confiance publique.
Tel est en gros le projet de réforme que Mr. de Magnitzky a imaginé pour l’instruction publique de l’arrondissement de Casan et que Mr. le Ministre approuve et désire faire effectuer autant que possible dans tout l’Empire. Il a été communiqué à cet effet au Curateur de l’arrondissement de Dorpat qui s’est empressé de demander l’avis de l’Université. L’Université, en sa qualité de représentant de l’instruction publique de son arrondissement, donnera son avis avec franchise et sans crainte, et dont le résumé sera: que ce projet n’est point applicable à l’arrondissement de Dorpat. Si les autres Curateurs consultent de même leurs universités en leur faisant part du désir du Ministre, parleront-elles avec loyauté, ayant l’exemple de tant de professeurs chassés de Casan par l’auteur du projet? Et si, contre leur persuasion, la crainte leur dicte leur avis, alors ce projet passera pour être le vœu unanime des universités russes, et l’Empereur pourra-t-il se refuser à lui donner sa sanction? <L’avis de l’Université de Casan est déjà assuré, puisque Mr. de Magnitzky déclare deux fois, au commencement et à la fin de son mémoire, qu’il a conçu ces idées sur le rapport qui lui a été fait à sa demande sur l’état des écoles de cet arrondissement.>
L’auteur de ces observations croit avoir rempli un devoir sacré en offrant au Monarque-Législateur un examen vrai de ce projet pernicieux.
206. G. F. Parrot à Alexandre IER
Dorpat, 7 janvier 1823
Sire!
Vingt ans se sont écoulés depuis que j’ai eu le bonheur de Vous voir la première fois. Pendant une moitié de ce long espace de temps j’ai joui avec délices de l’aspect de Votre cœur, inépuisable en amour de l’humanité et doué de tout ce que la Divinité a jamais mis de noble dans l’âme de l’homme.
Pendant les dix dernières années j’ai été douloureusement privé de cette jouissance, et Vous, de Votre côté, avez eu peut-être des moments où cette séparation Vous peinait. Pendant ce second période Vous avez mûri sur le théâtre du monde, réglant la marche des affaires qui ont influé si puissamment sur les grands intérêts de l’humanité, et moi dans ma tranquille carrière, observant avec sollicitude ce que Vous faites et ce que l’on fait sous Votre nom.
Ne voulez-Vous pas revoir, une seule fois encore, cet ancien ami qui, quoique dans sa 57e année, n’a point vieilli et ne vieillira jamais quant à son amour pour Vous, le revoir à présent que Vous avez vu le monde et l’homme sous tant de formes diverses? Après de longs voyages on retourne volontiers à ses pénates, ne fût-ce que pour quelques heures; et j’ose Vous promettre avec confiance que Vous ne le regretterez pas.
Oui, je Vous reverrai! Je jouis d’avance de ce bonheur; je me transporte déjà en idée dans ce cabinet où j’ai eu les plus beaux moments qui jamais aient été donnés à l’homme, ces moments de recueillement où, pénétrés l’un et l’autre de la sainteté de nos devoirs, nous pesions les intérêts de Votre peuple. Vous avez pesé depuis les intérêts de l’Europe et je me réjouis de Vous revoir après que Vous êtes monté seul sur ce point de vue élevé, fort par l’emploi de Vos forces et heureux par la réussite.
Votre Parrot
P. S.
L’heure que Vous m’accorderez restera secrète si Vous le voulez. Je trouverai facilement un prétexte d’aller à Pétersbourg, mais pas mille Roubles qu’il me faut pour le voyage et le séjour, et que je Vous prie de m’envoyer.
207. G. F. Parrot à Alexandre IER
[Dorpat], 11 février 1823
Sire!
Avant d’avoir lu ces lignes Vous en avez deviné le but. Oui, je Vous rappelle ma prière de m’accorder une heure, qui, destinée au