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Mais prenons un exemple général et encore plus frappant. L’Empereur a établi pour la comptabilité un département particulier, celui de Contrôle général, parce que la révision des comptes languissait dans le Sénat, qui ne pouvait suffire à ce travail et était en arrière de plus de 30 ans. L’Empereur a senti qu’il était injuste, inhumain et même ridicule d’exercer après un tel laps de temps la responsabilité sur un homme vraisemblablement mort, et qui, s’il vit encore, est hors d’état de donner les renseignements, qu’on peut lui demander, et par conséquent de se justifier. L’idée était parfaitement juste; mais l’exécution l’a rendue illusoire, parce que l’on a pris les affaires où elles en étaient et commencé le travail par les vieux comptes. On en est à présent au point où l’on en était auparavant. Pour que ce département devient réellement utile, il fallait commencer par déclarer justes les comptes passés, les éliminer comme des choses qui ne sont plus sujettes à aucun examen et faire commencer le travail par l’année courante, en adoptant comme vrais les saldos de l’année précédente. Alors le Contrôle général eût pu faire face aux affaires courantes, réviser les comptes de chaque année pendant le cours de l’année suivante et exercer la responsabilité à temps, prendre en quelque sorte le fripon sur le fait et décharger l’honnête homme. Il faut ajouter à cela que maint employé, chancelant dans ses principes, sera retenu sur la bonne voie s’il sait que la fraude ne peut durer qu’une année et que le fripon décidé n’aura pas le temps de s’enrichir et prouver par le fruit de ces vols accumulés la justesse de ses comptes. Au reste, pour diminuer le travail du Contrôleur général chaque Ministère devrait être tenu de faire l’examen des comptes de son département relativement aux sommes qu’il a assignées et relativement à la légalité des dépenses qu’il doit mieux juger que le Contrôleur général, les ordres pour les dépenses ne venant pas de celui-ci. Alors il ne restera au Contrôle général que les calculs, l’examen des prix et des changes et la comparaison des articles de dépense entre eux pour s’assurer que le même objet ne revient pas plus d’une fois masqué sous différents articles. – Mais, le but de ce coup d’œil n’est pas de donner des conseils. Retournons au simple tableau de l’instruction publique.
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Les Académies sont des instituts qui font partie intégrante de l’instruction publique. Érigées pour les progrès des connaissances, elles sont en quelque sorte les dépositaires de l’honneur national dans cette partie. La Russie en a deux, outre quelques autres sociétés littéraires, l’académie russe et l’académie des sciences, toutes deux à Pétersbourg. La première, destinée au perfectionnement de la langue et de la belle littérature nationale, remplit son but. Il y règne actuellement une noble activité, une liberté entière d’opinions et une heureuse affluence de travaux. Ce qui se fait est déjà beaucoup et elle donne les plus belles espérances pour l’avenir. Il n’en est pas de même de l’Académie des Sciences, brillante et célèbre autrefois, mais aujourd’hui modeste et oubliée et n’ayant guère que la vertu d’une jeune fille bien née, celle de ne faire pas parler d’elle. <Peu de ces membres méritent le titre d’académiciens et l’on ne fait rien pour le leur faire mériter.> Il est honteux pour la Russie que cette Académie qui pourrait tant faire pour les sciences, ne fasse rien et il est inconcevable que lors de la régénération générale de l’instruction publique on ait traité si légèrement un institut qui devrait et pourrait faire la gloire de l’Empire <ayant surtout l’exemple de l’Université de Dorpat, dont on devait emprunter maintes institutions>.
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L’Ukase qui prescrit les examens pour les rangs est encore en vigueur, cet Ukase, dont l’Empereur Alexandre a reconnu les nombreux défauts, qu’Il avait résolu de remplacer par un autre fondé sur les vrais principes que l’auteur de ce coup d’œil Lui avait présentés. À toutes les universités de l’Empire on fabrique des assesseurs de collège. À Pétersbourg le candidat se présente en particulier chez chaque examinateur, se fait examiner sur une ou deux parties, quelques mois après sur quelques autres; en sorte qu’au bout d’une année il a fait sa tournée et a ses certificats pour chaque science, qu’il produit en suite au comité; et le comité lui délivre le certificat général qu’il a subi l’examen dans toutes les parties prescrites par l’Ukase. C’est ainsi que, en apprenant, de mémoire et pour le moment de l’examen, les rudiments des connaissances qu’on devrait s’acquérir à fond par des études sérieuses, on élude la loi, sans doute au profit des examinateurs. À